mardi 11 août 2009

Activités de plein air


À ceux qui en ont assez de courir en ville, au milieu des gaz d'échappement, il existe des solutions permettant de marier son activité physique préférée et une oxygénation maximale : il suffit d'aller courir là où les voitures ne peuvent pas aller, par exemple au sommet du Canigou. Cela faisait longtemps que je souhaitais faire cette course, "Le championnat du Canigou", j'en avais parlé il y a quelques temps et bien, c'est fait... mais quel enfer ! 34 km, 2100 mètres de dénivelé à monter et autant à redescendre, c’est une course de montagne et ce n'est pas quelque chose à aborder sans préparation. J'ai pourtant passé trois semaines dans le Limousin, à courir comme un dératé tous les 2 jours au minimum 1h30, avec de bons dénivelés, cela n'a pas été suffisant pour obtenir une préparation musculaire adéquate pour grimper, mais surtout redescendre, le Canigou.
La montée : départ à 7h00 du matin de Vernet (600 mètres d'altitude) pour 18 km, souvent les uns à la suite des autres, sur des chemins de randonnée pyrénéens. Bien souvent (trop souvent à mon goût) il faut marcher soit parce que la pente est trop forte (pour moi), soit parce que devant, la file s'arrête et qu'il est coûtant en énergie d'essayer de passer son temps à doubler. On a trop peu l'occasion de profiter du spectacle de la montagne qui s'éveille, toujours le nez vers le sol à surveiller le moindre caillou qui dépassse. Cela devient plus difficile vers 2000 m avec l'altitude, le coeur ne veut plus monter aussi haut en fréquence et sans carburant la machine avance moins vite. Le bonheur est dans la phase finale de l'ascension, la "Cheminée", un couloir vertical d'une bonne centaine de mètres à escalader facilement mais lentement car ça bouchonne. Ca permet au moins de profiter du spectacle magnifique que l'on a à plus de 2700 mètres d'altitude. Et j'arrive finalement au sommet, après 3h38 (le 1er arrivé en bas a mis 2h58 !), dans un bruyant juron pour signifier que je ne suis pas au mieux de ma forme et c'est bien dommage... car il reste la descente. Je ne reste pas longtemps au sommet, il fait 3 degrés.
La descente : 16 km très difficiles pour moi. Quand on va dans les coteaux marmandais, c'est surtout pour travailler la montée, erreur, il faut aussi travailler la descente ! Ici, elle est très technique au début car ça commence par un étroit sentier dans un pierrier. Les plus agiles bondissent comme des cabris, de rocher en rocher. Ah ! des goûtes de sang sur des pierres... reste vigilant ! C'est dans cette descente que l'on voit les gens habitués à l'épreuve. Je suis fatigué, j'ai mal aux cuisses et je ne prends pas de risques, je me fais doubler par un paquet de coureurs... et de coureuses. Ah, c'est beau la jeunesse ! Après une demi heure, on entre en forêt, sur un sentier plus souple, moins "pentu" et je laisse dérouler un peu. Je suis moins vigilant et... patatras, la cheville gauche lâche et je me vautre sur les aiguilles de pin. Je me relève doucement en pensant avoir flingué ma cheville... il reste encore 10 km de descente et je ne sais pas à quelle distance est le prochain ravitaillement. Mais j'arrive à me replacer sur mes 2 cannes, tout est encore plus ou moins fonctionnel, et je repars doucement, ça tire quand même un peu. Sur le coup, la crispation a fait apparaître 2 grosses crampes sur les cuisses. Je vais continuer, vraiment tout doucement, d'autant plus que parfois, le sentier est bien raide et que mes cuisses sont bien dures. De temps en temps, je gueule un bon coup, histoire de me soulager... j'en ai un peu marre : je veux du plat... je veux du goudron... je veux terminer ! De toute façon, sur la descente, la colonne de concurrents est nettement plus fluide qu'à la montée, je peux crier, je ne vais pas déranger les voisins. Les kilomètres n'en finissent pas de passer. La séance de 1000 faite la semaine précédente en 4’05 au kilo me semble bien loin, il me faut entre 7 et 10 min pour 1 km. Enfin, au 32e kilomètre, un vrai chemin qui s'élargit et devient goudronné. Je retrouve mon fils qui est venu me chercher avec 2 copains, ils m'accompagnent sur quelques centaines de mètres et ça me fait un bien fou. Le goudron de la route me va bien, je lâche tout, je souhaite arriver en moins de 6 heures et je double quelques coureurs qui doivent se demander pourquoi je mets tant d'ardeur à finir alors qu'il n'y a plus d'enjeu. Finalement, je passe la ligne en 6h02 en jurant de ne plus jamais remettre les pieds au Canigou.
À ceux qui souhaitent faire cette course l'an prochain, c'est quand même une belle aventure : la montagne est splendide, l'organisation impeccable... mais il faut la préparer correctement. Kilométrage, dénivelé, altitude... ce n'est pas au milieu des champs de maïs marmandais que l'on peut préparer efficacement le Championnat du Canigou, quelques bons trails en préparation feront du bien.
Et pour les plus courageux, sachez que l'on peut faire la même course avec une charge de 8 kg sur le dos, pour rendre hommage aux villageois qui faisaient le voyage pour aller chercher la glace au sommet de la montagne. D'ailleurs, lors du pique-nique, vous avez droit à un verre de muscat accompagné de son glaçon descendu du Canigou.
Je vous ai fait un petit reportage en images ici. Érik, j’ai tenu ma promesse, ton t-shirt a fait l’ascension.

PS : dans le genre escapade pyrénéenne, Bernard et Francis ont testé le sommet opposé, La Rhune. Peut-être vont-ils m'envoyer un commentaire (message subliminal !). Je n’ai pas trouvé le classement.


Ils sont prêts à affronter le Canigou !

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